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Dictionnaire des "Français en Russie au XVIIIe
siècle". |
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Le nombre relativement petit (par rapport à la communauté
germanophone) des Français résidant dans les confins de
l'empire de Russie au XVIII siècle, ainsi que le caractère des
sources disponibles nous permettent d'adopter pour ce dictionnaire des
Français un principe radicalement différent des
encyclopédies biographiques ordinaires. Nous avons
décidé d'inclure dans le présent dictionnaire non
seulement ceux des Français qui se sont rendus célèbres
en Russie, mais tous les ressortissants du royaume de France qui
foulèrent le sol russe à cette époque. Aussi, le grand Denis
Diderot se trouvera côte à côte avec le maître
d'hôtel de Catherine II Louis Armand Dictus-Chevalier et un certain
Jean-Baptiste Didier, cuisinier. |
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Les avantages de cette approche sont évidentes:
Ce
dictionnaire sera non seulement une encyclopédie biographique, mais
aussi
un livre de
référence multifonctionnel destiné à :
― des
chercheurs en histoire de l'art français en Russie;
― des
historiens du théâtre et de la musique françaises;
― ceux
qui s'intéressent aux contacts scientifiques franco-russes à
cette époque;
― des
spécialistes en histoire des communautés étrangères
en Russie;
― des
généalogistes;
― des
descendants des Français "russes" du XVIII siècle;
et
d'autres...
La base de
données du dictionnaire avoisine 4000 articles en ce moment. Le
dictionnaire sortira en France en langue française en 2003, pour le
tricentenaire de la ville de St.-Pétersbourg. Le titre
préliminaire est "Les Français en Russie au XVIII
siècle".
Cet ouvrage
est préparé sous la direction de Anne Mézin, auteur du
dictionnaire "Les consuls de France au siècle des
Lumières", et de Vladislav Rjéoutski, auteur de nombreux
articles sur le sujet. De nombreux spécialistes russes et
français issus de domaines spécifiques du 18e (danse,
décoration, etc.) ou spécialistes d'une personnalité ont
participé à la rédaction des notices.
Exemples
d'articles:
Bagne (Jean), de Gray (Haute-Saône), en
Franche-Comté, né vers 1735, marié, père dun
enfant en 1777.
Laboureur, vigneron et connaisseur en chevaux , il fut
recruté par Meunier de Précourt, de Boffe et dHauterive en 1764
pour aller en Russie. Le groupe dont il faisait partie débarqua à
Saint-Pétersbourg en septembre 1764 et se trouvait en janvier 1765
à Moscou. Il sinstalla dans lunique colonie française de la
Volga Franzosen-Rossochi et vers 1777 rejoignit ses compatriotes à
Moscou, avec sa femme et un enfant. Il résidait toujours à Moscou
en 1793, dans le VIe arrondissement. Il dut prêter au
printemps de 1793 le serment de fidélité à la couronne de
France et reçut un permis de séjour en Russie.
AN AE BI 480, CC Dantzig, f 218 ; RGADA, fonds 283 (Chancellerie de
tutelle des étrangers), opis 1, delo 17 (1764-1777), f 50-50 v;
Arch. Académie des sciences de Russie (section de
Saint-Pétersbourg), fonds 896, opis 1, delo 477, f 493-499 ;
SPbZ, 1793, n 48; SPbV, 1793, n 50; Ržeuckij V., Les Français de
la Volga: la politique migratoire russe des années 1760 et la formation
des communautés francophones à Saint-Pétersbourg et
à Moscou, Cahiers du monde russe,
Paris, 1998, vol. 39/3, p. 283-296.
Goix (Marie-Jeanne)
Catholique.
Résidant à Moscou en 1795, gouvernante dans la maison du
prince Petr Vasiliévič Nesvickij. Elle faisait partie du groupe des
quatorze précepteurs qui, en 1795 à Moscou, se proposèrent
de fonder une société daide mutuelle aux précepteurs. Les
sociétaires espéraient bénéficier de la protection
du directeur des écoles publiques de Moscou. Les cotisations devaient
couvrir les frais de maladie des sociétaires, permettre doffrir à
ceux dentre eux qui se trouveraient sans place, logement, bois, chandelles,
thé, café et nourriture pour le prix de 25 roubles par
mois , servir à créer une bibliothèque accessible
à tous les membres etc. Catherine II interdit la fondation de
telles sociétés et organismes inutiles et
menaça les précepteurs dexpulsion de lempire au cas où
ils persisteraient dans leur intention.
Présente
à Moscou en 1798.
Razno. F-II, 27/1, f 134, Saint-Louis de Moscou, 1798 ; RGADA, fonds
7, inv. 1, opis 2, dossier 2658.
Gravereaux (Benoît)
Français,
né à Paris entre 1695 et 1700. Il avait épousé
Elisabeth Vassoux, née à Paris en 1699 ou 1700 (fille de Jacques
Vassoux, fondeur de Paris) dont il neut pas denfant. Il mourut après
trois jours de maladie à Saint-Pétersbourg le 4/15 avril 1766.
Maître
lapidaire joaillier et tailleur de diamant, il était arrivé
à Saint-Pétersbourg en septembre 1717, ayant été
engagé par Pierre le Grand. Il assista à lassemblée de la
nation française du 1er mai 1720 ; il était
toujours présent à Saint-Pétersbourg en avril 1746 et
portait alors le titre de joaillier de la cour. A partir de 1731, il enseigna
son métier à Jérémie Pozier, Suisse, qui devint
lun des plus célèbres joailliers russe au XVIIIe
siècle
C'était
un homme étourdi et un ivrogne mais de grand talent ; il arrivait
qu'il travaillât sous la surveillance de l'impératrice
elle-même. Il habitait lors de sa mort dans la maison de Vichov, marchand
russe, située vis-à-vis de lAmirauté. Sa fortune
était alors estimée à environ 9 700 R.
AN
AE BI 983 f 61 ; AN Mar B7 355, état des Français
catholiques romains en Russie en 1746 ; MAE Nantes, consulat de
Saint-Pétersbourg, succession Benoît Gravereaux, 1769.
M.N.Lopato. Zametki o juvelirnom dele Peterburga pervoj poloviny XVIII
veka. Problemy russkoj kul'tury XVIII veka. Konferencia
pamiati N.V.Kaliazinoj. Kratkoe soderzanie dokladov. SPb., 2001. P. 58-63.
Feré ou Feray
(Daniel), né dans les années 1700 à Amsterdam, mort en
Russie sous Catherine II. Marié et père de deux fils Alexandre et
Fedor, et dune fille.
Professeur de français au
Corps des cadets nobles de terre au moins depuis 1749 , il fut pendant un
temps précepteur dans la famille des Naryškin. Il ouvrit une
pension éducative à Saint-Pétersbourg dès 1749 qui
est décrite dans les Mémoires de A.T. Bolotov.
A.T. Bolotov, Žizn' i prikliučenija Andreya Bolotova,
opisannyje samim im dlia svoih potomkov (Vie et aventure d'André Bolotov
décrites par lui-même pour ses descendants). St.-Pétersbourg, 1871-1874, 4 vol., vol. 1,
lettres 10 et 11 ; RBS, index ; Jürgen Kämmerer, Russland
und die Hugenotten im 18. Jahrhundert (1689-1789), p. 64.
Contacts : Vladislav Rjéoutski. Visitez le site de
l'éditeur